Automobile : le nouveau gouvernement envisage un malus sur le poids des voitures !

Alors que la France sort peu à peu du mutisme économique engendré par la crise du Covid-19, le nouveau gouvernement du Premier ministre Jean Castex envisage un malus sur le poids des voitures. Quel impact sur la reprise du marché de l’automobile ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.

Le malus au poids, une proposition de la Convention citoyenne pour le climat visant à protéger l’environnement

En octobre 2019, 150 citoyens tirés au sort ont été chargés de travailler sur des propositions à soumettre au gouvernement afin de lutter contre le réchauffement climatique. Ces personnes constituent la Convention citoyenne pour le climat (CCC) qui, en juin 2020, a remis 150 propositions pour protéger l’environnement, parmi lesquelles des mesures visant l’automobile et les véhicules d’occasion. Ainsi la hausse du malus automobile écologique, jugé peu dissuasif, et un nouveau malus basé, lui, sur le poids des voitures ont été préconisés. Barbara Pompili, la nouvelle ministre de la Transition écologique avait défendu fin 2019, dans le cadre du projet de loi de finances 2020, un amendement sur un malus prenant en compte le poids des véhicules. Rejetée alors par le gouvernement, l’idée, reprise dans les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, a été accueillie favorablement par Emmanuel Macron.

Une taxe qui reprendrait les termes de l’amendement abandonné en 2019

On ne connaît pas encore le détail de ce nouveau malus automobile basé sur le poids des véhicules, mais il pourrait s’inspirer de la proposition d’amendement de 2019 qui prévoyait une taxe de 15 € par kilo supplémentaire pour tous les véhicules thermiques de plus de 1 300 kg et tous les véhicules électriques de 1 700 kg, avec un plafond arrêté à 10 000 €. Un abattement de 300 kg (550 kg pour les véhicules électriques) était prévu pour les familles nombreuses de trois enfants et plus, ce qui permettait d’exempter de ce malus automobile les modèles familiaux, à l’instar du Renault Grand Scénic. Cette nouvelle taxe s’ajouterait au malus CO2 classique qui aujourd’hui peut s’élever jusqu’à 20 000 €.

Pour les professionnels, le malus au poids pénalise tous les véhicules, même les plus efficients

S’ils ne nient pas l’importance de lutter contre le réchauffement climatique, les professionnels du secteur déplorent une mesure traduisant, selon eux, une profonde méconnaissance du marché automobile. En effet, d’après les premiers calculs, le seuil très bas de 1 300 kg et les 15 € par kilo pénaliseraient des véhicules efficients comme la Renault Mégane ou la 3008, alors que la Seat Leon ou le Citroën Crossair ne seraient pas concernés par ce malus automobile. L’amendement défendu en 2019 par les députés visait principalement des véhicules comme la Porsche Cayenne ou l’Audi e-tron, mais aujourd’hui les véhicules électriques, comme le e-Niro 62 kWh de Kia, pourraient aussi souffrir de ces mesures. Autre point qui soulève des questions, les modèles hybrides avec leur lourde batterie pourraient être traités comme les véhicules thermiques, et les modèles rechargeables, bénéficiant pourtant d’un bonus de 2 000 €, pourraient aussi être dans le collimateur.

Des véhicules plus lourds, mais pas forcément plus polluants

Ce malus automobile au poids vise donc essentiellement les gros modèles comme les SUV ou encore les monospaces ou autres breaks. Pour les professionnels, lier la consommation et le poids des véhicules ne reflète pas la réalité de l’éco performance des modèles. En effet, les normes actuelles de sécurité et de pollution adoptées par les constructeurs ont eu pour conséquence des automobiles certes plus lourdes, mais aussi des effets bénéfiques en termes d’éco-efficience, de baisses d’émissions de CO2 et de consommation. Tous ces paramètres devront être pris en compte par la ministre Barbara Pompili dans l’élaboration de ce système de malus au poids.

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